3.2 Du côté de la salle
3.2.1 Évolution vers le théâtre à l'italienne
La répartition du public dans le théâtre reflète la hiérarchie sociale.
Développement de ce que Diderot appelle la "dramaturgie du quatrième mur" (the stage of the missing fourth wall), soit la séparation nette entre spectateurs et acteurs. Il n'y a plus la relation intime, la relation de complicité, l'interaction entre public et acteurs qui existaient dans les théâtres de la Renaissance et de la Restauration.
"insertion/lumiere/lumiere_7.jpg", "commentaire" => "Diapo 7"), array( "lien" => "insertion/lumiere/lumiere_9.jpg", "commentaire" => "Diapo 9 : Drury Lane en 1808")), 2);?>La scène ne pénètre plus dans le public. Christopher Rich, à la fin du XVIIe siècle, fait reculer l'avant-scène de 3 mètres.
Des pointes sont érigées en bordure de scène pour empêcher les spectateurs de monter sur scène, toujours à l’initiative du directeur de théâtre Christopher Rich.
On installe une fosse d'orchestre entre scène et salle.
On innove techniquement en installant une frontière lumineuse.
On assiste là au développement de l'illusionnisme dans la représentation. D'autres facteurs rentrent bien sûr en ligne de compte : décors, éclairage et jeu des acteurs... que nous avons passés en revue précédemment.
À noter :
Paradoxalement, Rich introduit la possibilité pour certains spectateurs d'assister à la représentation sur scène : dès la fin du XVIIe siècle, il fait installer des loges sur scène, accessibles à un prix plus élevé. Ce dispositif réintroduit la concurrence entre les acteurs et les spectateurs, venus pour se montrer, pour être vus autant que pour voir, pour courtiser les actrices et faire entendre leurs commentaires sur la pièce. L'aire de jeu s'en trouve réduite d'autant et cela nuit à la qualité de la représentation théâtrale. Cette interférence avec le spectacle se prolonge au-delà de la première moitié du XVIIIe siècle.
La révolte de la "footman's gallery" (poulailler) : la direction du théâtre avait déclaré l'abolition d'une institution, le demi-tarif permettant d’assister au seul "afterpiece" de fin de soirée, après la pièce principale. Seuls des billets plein tarif avaient été mis en vente. La révolte aboutit au rétablissement des places demi-tarif.