1. Repères chronologiques
Voir frise chronologique.
Toute activité dramatique et théâtrale est brutalement interrompue en 1642. Le roi Charles I est décapité en 1649, son fils, le futur Charles II s’exile en France, à la cour de son cousin Louis XIV.
L’année 1660 marque non seulement la restauration de la monarchie, après l’Interrègne puritain, mais celle du théâtre qui sort de la clandestinité à laquelle il est réduit depuis près de vingt ans. L’expression « Restauration de la scène » s’emploie d’ailleurs couramment après 1660. William Davenant souligne l’étroite relation entre scène politique et scène de théâtre dans le prologue qu’il écrit pour la première pièce représentée après l’avènement de Charles II. . L’étiquette « théâtre de la Restauration » est par ailleurs éloquente, puisqu’elle associe intrinsèquement la production théâtrale au contexte socio-historique dans lequel elle apparaît et se développe.
La Glorieuse Révolution de 1688 marque le passage de la monarchie absolue à la monarchie parlementaire. Le théâtre de la seconde partie de la période de la Restauration met en lien la contestation de l’autorité absolue du roi au niveau national, dans la sphère publique, et celle de l’autorité absolue du père ou du mari au sein du foyer, dans la sphère privée. Après 1688, on décèle donc de nouvelles inflexions dans la production dramatique, en particulier dans la comédie :
Un changement de ton : celui-ci se fait plus sérieux, prend des accents tragiques ;
Une évolution de la structure des comédies : au lieu de s'achever sur un mariage, événement festif, l'intrigue s'ouvre plus fréquemment sur un mariage qui vient d'avoir lieu. Ce sont donc les problèmes de la vie maritale qui sont portés sur le devant de la scène, même si une intrigue parallèle continue de représenter la conquête amoureuse. Peut-on y voir les débuts du pré-féminisme ? Il est certain, en tout cas, que cette évolution traduit une prise de conscience de la précarité du statut de la femme dans une société patriarcale.